La recette d’un projet informatique est une étape qui permet de s’assurer que le produit livré répond aux exigences et aux besoins des utilisateurs.
Elle implique une série de tests et de vérifications pour valider le bon fonctionnement, la qualité et la conformité du système développé.
Faire une recette efficace nécessite une préparation minutieuse, une méthodologie rigoureuse et l’implication de toutes les parties prenantes du projet.
Définir les objectifs et le périmètre de la recette
La première étape consiste à clarifier les objectifs de la recette et à délimiter son périmètre. Il faut identifier les fonctionnalités critiques à tester, les cas d’utilisation à couvrir et les aspects non-fonctionnels à vérifier (performance, sécurité, ergonomie…).
Le périmètre de la recette doit être cohérent avec le cahier des charges et les spécifications fonctionnelles du projet. Il faut impliquer les utilisateurs clés et les responsables métiers dans cette définition pour s’assurer que les tests reflètent les besoins réels.
Quelques questions à se poser :
- Quelles sont les fonctionnalités essentielles à valider ?
- Quels sont les scénarios critiques et les cas limites à tester ?
- Quelles sont les exigences non-fonctionnelles à vérifier (temps de réponse, charge maximale…) ?
- Quels sont les utilisateurs ou services impactés par le périmètre de la recette ?
Présenter les différents types de tests
Il existe plusieurs types de tests complémentaires à réaliser lors d’une recette. Chacun a ses objectifs et ses spécificités. Les principaux types de tests sont :
Type de test | Objectif |
---|---|
Tests unitaires | Valider le fonctionnement d’un composant isolé |
Tests d’intégration | Vérifier les interfaces et les interactions entre composants |
Tests système | S’assurer que le système répond aux exigences dans son ensemble |
Tests d’acceptation | Valider que le produit est conforme aux besoins utilisateurs |
Tests de performance | Mesurer les temps de réponse et le comportement en charge |
D’autres types de tests plus spécifiques peuvent s’ajouter en fonction du contexte : tests de sécurité, d’ergonomie, de montée en charge, de récupération…
Le choix et la priorité des tests dépendent des risques projet, des exigences qualité et des moyens disponibles. L’objectif est de définir une stratégie de test adaptée et proportionnée aux enjeux.
Bonnes pratiques :
- Automatiser les tests unitaires et d’intégration pour gagner en efficacité
- Impliquer les utilisateurs clés dans les tests d’acceptation
- Prévoir des tests de performance et de charge pour les applications critiques
- Intégrer des tests de sécurité (intrusion, injection SQL…) si nécessaire
Construire un plan de test exhaustif
Un plan de test est un document qui décrit l’ensemble des tests à réaliser, leur ordre d’exécution, les données nécessaires, les résultats attendus et les responsabilités associées. Il sert de référence pour le pilotage et le suivi de la recette.
Pour être exhaustif, le plan de test doit couvrir tous les cas d’utilisation, y compris les scénarios nominaux, les cas d’exception et les cas limites. Il doit aussi prendre en compte les différents profils utilisateurs et les règles de gestion.
Éléments clés d’un plan de test :
- Identification et description des cas de test
- Prérequis et données d’entrée nécessaires pour chaque test
- Étapes détaillées pour exécuter le test
- Résultat attendu et critères de validation du test
- Responsable de l’exécution et de la validation du test
La conception du plan de test peut s’appuyer sur différentes techniques comme l’analyse des cas d’utilisation, le test aux limites, les tables de décision ou encore les arbres de décision.
L’outil de gestion des tests permet de centraliser les cas de test, de suivre leur exécution et de générer des rapports de synthèse. Il facilite la collaboration entre les testeurs et la traçabilité des anomalies.
Préciser les livrables et les critères de validation
La recette s’achève par la livraison d’un ensemble de documents et de livrables qui matérialisent les résultats des tests et le niveau de qualité atteint. Les principaux éléments sont :
- Le rapport de tests qui synthétise les résultats, les anomalies identifiées et le taux de couverture des tests exécutés par rapport au plan de test initial
- La liste des anomalies corrigées et résiduelles, avec leur criticité et leur impact potentiel
- Le dossier de tests qui regroupe les cas de test, les jeux de données et les preuves d’exécution
- Le PV de recette qui formalise l’acceptation (ou le refus) de la livraison par les différentes parties prenantes
Pour que la recette soit validée, il faut que les critères d’acceptation définis en amont soient remplis. Ces critères portent généralement sur le taux de couverture des tests, le nombre et la criticité des anomalies résiduelles, la conformité aux exigences…
Certains de ces critères peuvent être bloquants pour la mise en production, d’autres peuvent faire l’objet d’une dérogation temporaire assortie d’un plan d’action. L’enjeu est de trouver le bon équilibre entre la qualité et les contraintes projet.
5 conseils pour une recette informatique rapide et efficace
Réussir sa recette nécessite de la rigueur, de la méthodologie mais aussi de bonnes pratiques et des outils adaptés. Voici quelques conseils pour mener une recette efficace :
Préparer la recette en amont
La recette se prépare dès le début du projet, en parallèle des spécifications et du développement. Il faut identifier les cas de test au plus tôt, prévoir les jeux de données et configurer l’environnement de recette.
Impliquer les bonnes personnes
La recette n’est pas qu’une affaire de testeurs. Elle doit impliquer les représentants métiers, les utilisateurs clés, les experts techniques et parfois même des utilisateurs finaux. Chacun apporte son regard et ses compétences.
Prioriser les tests
Tous les tests n’ont pas la même criticité. Il faut définir des critères de priorité (risques, complexité, fréquence d’utilisation…) et organiser les tests en conséquence. Les tests critiques doivent être exécutés en premier.
Utiliser les bons outils
Des outils spécialisés existent pour industrialiser la recette : gestion des exigences, des cas de test, des anomalies, automatisation des tests, génération de données, suivi de la couverture des tests… Ils apportent productivité et traçabilité.
Outil | Fonctionnalité |
---|---|
Squash TM, TestLink, Zephyr… | Gestion des cas de test et des campagnes |
Selenium, UFT, Ranorex… | Automatisation des tests IHM |
JMeter, LoadRunner, Gatling… | Tests de performance et de charge |
SoapUI, Postman… | Tests d’API et de web services |
Mantis, Jira, Bugzilla… | Gestion des anomalies |
Tracer et capitaliser
Chaque exécution de test doit être tracée pour suivre l’avancement, analyser les résultats et prendre des décisions. Les anomalies doivent être enregistrées, qualifiées et suivies jusqu’à leur correction.
La recette produit une documentation utile pour la maintenance et les évolutions futures : plan de test, cas de test, jeux de données, rapport de tests… Il faut la capitaliser et la maintenir à jour.